Le calame noir de Yasmine Ghata
Editions Robert Laffont
Sortie le 16/08/2018
Note : 3/5
Avant d’évoquer le roman de Yasmine Ghata, je tiens à remercier Babelio et les Éditions Robert Laffont pour leur confiance.
C’est au détour d’une exposition à la Royal Academy de Londres que Suzanne fait la rencontre de Siyah Qalam, peintre du XVème siècle, et de sa fille Aygül. Suzanne sent l’énergie et le souffle de cette jeune femme en admiration devant son père et en quête perpétuel de son amour. Suzanne est alors portée par leur histoire…
Mon père était inaccessible, introverti et absent, mais il était ma raison d’être. Je vivais alors avec l’angoisse ancrée qu’il ne revienne pas de ses expéditions annuelles. Ses retours comblaient la douleur du vide, apaisaient la meurtrissure.
De Yasmine Ghata j’avais lu et sincèrement apprécié « J’ai longtemps eu peur de la nuit » écrit en 2016. C’est donc avec enthousiasme que j’ai répondu à la dernière Masse Critique de Babelio, espérant fortement recevoir le dernier livre de l’auteur.
C’est dans un registre totalement différent que je l’ai retrouvé. On est ici dans un conte, une histoire à lire et écouter au coin d’un feu.
On découvre un peintre et sa fille, leur vie dans la dynastie des Moutons Blancs, dans une cour orientale où l’art a sa part de lumière. Siyah Qalam est un homme mystérieux, aux yeux de tous y compris ceux de sa fille. Qu’il soit dans l’atelier de Tabriz ou dans les steppes au milieu des nomades, c’est un homme qui parle peu. Seul son calame noir dit pour lui ce qu’il ressent, ce qu’il voit, ce qu’il aime…
Quand il regarde, il dessine avec les yeux. Des compositions innombrables naissent et meurent chaque jour dans son esprit, des images singulières qui se délassent en lui-même sans l’en avertir. Le dessin y est un contour, une vois, une parole.
La quête et le deuil du père a également sa place dans cette histoire presque magique. Aygül et Suzanne idéalisent cette figure paternelle inaccessible. Elles l’attendent et recherchent en permanence sa présence. Elles sont incapables de faire le deuil d’une relation qu’elles voudraient fusionnelles et elles se sentent abandonnées. Cette blessure les façonne et les rapproche…
C’est donc avec plaisir que j’ai lu ce roman particulier, comme une petite bulle dans cette rentrée littéraire…
La couverture et le sujet me plaise, merci pour la découverte ! 🙂
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De rien 😉
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[…] semaine passée, j’ai lu quatre romans de la rentrée littéraire, Lucky Boy, Le calame noir, Miss Sarajevo et Deux stations avant Concorde. J’ai également lu La montagne noire dans […]
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