
Les grandes occasions d’Alexandra Matine
Éditions Les Avrils
Sortie le 6/01/2021
Note : 4.5/5.
Avant tout, je tiens à remercier Babelio et les Éditions les Avrils pour leur confiance.
Esther n’a qu’un seul rêve : réunir ses 4 enfants autour d’une même table et déjeuner ensemble. Cela parait si simple, si dérisoire, que l’impossibilité que ce rêve se réalise en devient presque risible… Esther semble avoir toute sa vie tenter de tisser des liens entre les différents membres de sa famille. Mais une fois adultes, ceux-ci se sont éloignés et les silences sont devenus pesants. Que peut faire Esther ? Comment leur demander de rester auprès d’elle, quelques heures seulement…
Avec ce premier roman, Alexandra Matine frappe fort… Très fort…
Elle nous plonge au cœur d’une famille en mal de mots, en mal de gestes tendres, en mal d’amour tout simplement. C’est avec son personnage central, Esther, la mère, que nous allons apprendre à connaître Carole, Alexandre, Bruno et Vanessa, les 4 enfants. Mais c’est aussi à travers ses yeux que nous allons découvrir Reza, le père, l’époux, l’homme si dur de la famille.
C’est aussi son travail de mère de garder les souvenirs intacts. Elle les garde pour que les enfants puissent se rappeler. Se les rappeler avec elle. Les enfants oublient leur enfance. ils en retiennent des impressions, des sensations. Quelques évènements. Mais ils oublient. L’enfance est un moment qui appartient aux parents.
Ce déjeuner, alors que la chaleur étouffe ce dimanche d’été, est le prétexte pour Esther de revenir sur ce qu’elle a loupé, ce qu’elle a mal fait, ce qu’elle n’a pas vu. Elle semble s’être essoufflée sa vie durant pour tisser sa tapisserie familiale, pour que les nœuds tiennent bons, que les fils ne cassent pas. Mais il est si tard… Il aurait suffit de mots, de caresses, d’attention… Ce n’est pas sa faute, pas que sa faute à elle.
Reza n’est pas un père. Il ne sait pas comment faire, à vouloir à tout prix se construire à l’opposé de son père à lui, violent, totalitaire et froid. Il n’a pas su aimer ses enfants, les tenir dans ses bras, effacer leur peur et leur doute…
Ce roman, écrit d’une manière si juste, si belle, si poétique, ne peut que toucher. Il est si difficile de laisser ses enfants prendre leur envol, en espérant qu’ils reviendront tout de même, de temps en temps. Il est si compliqué de faire le deuil d’une famille idéale et de regarder la sienne avec indulgence et tendresse.
Une mère n’est jamais parfaite, tout comme un enfant ne peut pas l’être. Mais leur lien ne peut se briser si l’amour les unit…
Le destin d’une mère s’est de laisser partir ses enfants. De son ventre, de sa maison, de ses bras. Les douleurs de l’enfantement ne sont rien comparés à la douleur éternelle de la séparation. Mettre au monde ce n’est pas accoucher, c’est se laisser abandonner.
Un sujet qui me touche, je note ce titre. Merci pour ce conseil.
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Il est vraiment très très bien écrit !!
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