
Ne préfère pas le sang à l’eau de Céline Lapertot
Editions Viviane Hamy
Sortie le 11/01/2018
Note : 4/5
Quand la grande citerne explose à Cartimandua, c’est l’essentiel de la vie qui disparaît. Cette eau qui manque, qui rend fou, cette eau qui assèche autant les corps que les cœurs. Quel avenir se prépare ? Quelle humanité s’éteint ?
C’est ma deuxième rencontre avec Céline Lapertot et je suis définitivement conquise. Son univers, sa poésie, ses mots si justes, cette écriture qui résonne… Tout en elle est d’une puissance folle.
Si l’histoire de ce roman est difficile à situer, quel pays, quelle époque, elle retentît douloureusement à nos oreilles.
Quand la soif pousse des gens à braver les déserts, la chaleur, le déracinement, et que le regard des autres tuent plus que cette douleur au fond de la gorge, nos cœurs se serrent. Quand la haine voile les regards, que les coupables sont les derniers arrivés, les plus fragiles, ceux qui veulent juste survivre, alors nos mains se tordent…
J’étais l’épreuve ultime, celle à laquelle on tient tant qu’on est prêt à mourir sur les chemins de l’abîme. J’étais celle pour laquelle un agriculteur et une institutrice sont prêts à passer pour d’infames profiteurs, rien que de petits profiteurs qui prennent tout et ne donnent rien, pourvu qua la peau de mon cou soit hydratée.
Roman fort et puissant sur l’amour, l’amitié, la trahison et la culpabilité, c’est avant tout un cri, un poing levé, et des mots écrits à la craie contre la violence aveugle, le rejet de l’autre et l’égoïsme…
L’humanité ne regarde jamais, même le plus grand des trésor, l’eau, la terre, le feu, quand il danse chaque jour sous son regard.
A toi Karole, victime innocente, puisses-tu nous regarder avec bienveillance, où que tu sois… Pardonne-nous surtout…