Les orageuses de Marcia Burnier

Les orageuses de Marcia Burnier

Editions Cambourakis

Sortie le 02/09/2020

Note : 4/5


Qu’elles s’appellent Louise, Mia, Nina ou Lucie, elles ont toutes comme un vide à l’intérieur. C’est le silence, la honte, le déni qui les rongent. Elles ont toutes été les victimes d’hommes irrespectueux, brutaux, tout-puissants… Agressions sexuelles, viols, menaces, rien ne leur a été épargné. Et si au début elles comptaient sur la Justice, elles s’aperçoivent bien vite qu’il n’y a rien à attendre de ce côté là. Et si la vengeance était la solution ?

Elle n’a plus l’impression que sa douleur doit se ratatiner sous un tapis, qu’elle doit la cacher coûte que coûte, elle n’a plus l’impression que c’est une tare, mais plutôt quelque chose doit elle doit parler sans rougir, sans tressauter ni baisser les yeux.


Le premier roman de Marcia Burnier est un cri. Celui des filles, des femmes, qui n’ont d’autre choix que celui de se rendre justice elles-mêmes. Alors qu’elles ont subi un traumatisme, dont leur corps n’est que la plaie béante, elles doivent agir pour ne pas mourir.
C’est le cri des victimes que l’on n’écoute pas, celui des âmes salies à qui on ne donne pas le droit de se protéger.
C’est le cri de rage qui tourne en boucle dans leur tête de jeunes femmes meurtries.

Mia, Louise, Nina et toutes les autres filles du gang se transforment en sorcières modernes. Celles qui font passer la honte de l’autre côté, celles qui marquent de leur haine, par leur violence.

Avec une écriture fine, travaillée, maîtrisée, Marcia Burnier fait de ces filles des êtres étincelants qui entrent dans la lumière pour ne plus s’effacer…

Les filles se sentent moins agressives. Plus puissantes, mais moins enragées. Elles ont purgé leur sentiment d’injustice.


Merci aux 68 pour cette lecture qui frappe, qui happe, qui cogne et qui bouscule.


#11-22 Sélection 2021 des 68 premières fois