Les garçons de la cité-jardin de Dan Nisand

Les garçons de la cité-jardin de Dan Nisand

Editions les Avrils

Sortie le 18/08/2021

Note : 4/5


 

Il était une fois, en Alsace, une cité-jardin qui portait le nom de son bienfaiteur, Hildenbrandt. Au milieu des 138 pavillons habitait une famille bien connue de tous, les Ischard. Leur histoire n’est pas celle des contes de fées. On les connaît plutôt comme des irresponsables, des asociaux, des récidivistes. Ils sont trois : Virgile, Jonas et le petit dernier, Melvil. Le cadet est bien différent de ses aînés, et c’est de lui qu’il est question ici. De sa vie, de ses tourments, de ce poids sur ses épaules… Et du chemin qu’il choisira de suivre…

Je viens de tourner la dernière page du roman de Dan Nisand, et je suis encore un peu là-bas, à Hildenbrandt. je n’ai pas vraiment envie de laisser Melvil, le savoir seul avec ses démons m’attriste.

C’est comme s’il avait été absent, retiré de la vie, pour ainsi dire de lui-même ; l’attente seule était là, qui le faisait tenir.


L’écriture de Dan Nisand, au plus près de ses personnages, de cette cité, de cette ambiance particulière des quartiers où tout se sait, nous plonge profondément au cœur d’une famille où règne la violence et un silence pesant.
On assiste impuissant au drame fraternel qui s’y joue. On est témoin de la solitude de Melvil, de ce sentiment destructeur qui le ronge, celui de n’être pas à sa place, et de la chercher, désespérément…

Même ceux qui n’habitent plus le quartier semblent y être chez eux davantage que lui. Ils demeurent ces gaillards en pleine possession d’eux-mêmes, jouissant d’une place sûre dans le monde, une place à aux ; lui, il n’est que celui qui vient après, le petit frère.


Les garçons de la cité-jardin est un roman puissant sur ce qui fait de nous des êtres solides et fragiles, courageux et lâches, haineux et aimants. Un roman émouvant sur la famille et le poids qu’elle fait parfois porter aux plus justes d’entre nous…