Maman va t’en de Nzua Enam

Maman va t’en ! De N’zua Enam

Édition indépendante

Sortie le 02/09/2022

Note : 4/5


Alors que Noé pense retrouver sa mère à sa sortie d’hôpital, c’est avec une chambre vide qu’il a rendez-vous. Sa mère a disparu, elle est partie sans lui. Elle a laissé une lettre et oublié son journal intime. Commence alors pour l’adolescent une lente descente aux enfers. Il savait que son père était violent, que sa mère subissait ses coups, mais il était loin d’imaginer la vie sombre qu’elle endurait…

C’est à la demande généreuse de l’auteur, N’zua Enam, que j’ai ouvert ce roman. Le sujet n’est pas forcément de ceux dont j’ai l’habitude mais il est important de soutenir les jeunes auteurs…

Et j’ai embarqué dans la vie de Noé, Patrick et Alice. Si le ton est plutôt léger, les chapitres courts, le rythme soutenu, le fond n’en est pas moins grave. C’est à travers le regard d’un adolescent qu’on plonge dans l’enfer des violences conjugales.

On comprend vite qu’Alice subit les coups, les colères, les cris de Patrick depuis des années. C’est à travers la lecture de son journal intime que les pièces s’emboîtent doucement. Les mécanismes bien connus des hommes violents se déploient sous nos yeux : séduction, isolement, jalousie, violences et soumission.

Tout au long des premières pages, j’ai cru qu’on était à la frontière entre la littérature classique et la littérature jeune adulte. Le regard de Noé, ses doutes, ses amis d’enfance, son amour naissant, le ton était plutôt léger… Et puis doucement, tout devient plus vif, plus tranché, plus sombre.

N’zua Enam signe un premier roman touchant, aboutit. Avec une écriture juste et tout en pudeur, elle trouve les mots comme soufflés à l’oreille, doucement chuchotés, pour donner force et courage à toutes ces histoires tristes et terrifiantes de trouver le chemin de l’apaisement. Une vie plus sereine où la lumière de l’amour de soi peut enfin se raviver…